Ca brûle !

- je voudrais 10 clous très exactement s'il vous plaît. Et vous pourriez me prêter un marteau ? Je vous le ramènerais très vite ^^ ?

Encore une fois elle essaya de se montrer très sympathique et de jouer sur son côté "enfantin".

Il croisa les bras et réhaussa son sourcil sous la demande de la serveuse.

- Un marteau ? Je dois avoir ça. Ca vous fera 8 mons pour les clous.

Il se rebaissa vers sa caisse en bois et en ressortit un marteau déstiné à la vente. L'objet ne serait plus qu'une occasion s'il le prêtait. Aussi, il pensait également s'il ne pouvait pas louer des outils en plus d'en vendre. Voilà que la serveuse lui fit trotter plusieurs idées en tête. Il s'approcha d'elle et posa le marteau à côté de 10 clous qu'il sépara du groupe, le groupe en question remit dans son tonneau.

- Voilà votre marteau.

Chiwa se devait d'être généreuse avec le marchand. Il lui était sympathique et de plus très arrangeant.

- Voilà 10 mons. S'il vous plaît gardez le tout. Je reviens vous voir avec une affiche et votre marteau.

Ceci dit, elle prit l'outil des mains du marchand, lui remit 'argent à la place et repartit en direction de l'imprimerie.

[Matsuura - Commerces et Restaurants - Recherche d'un imprimeur]

- Plutôt bien oui, les gens aux alentours ont visiblement des soucis d'argent, car tant qu'ils ne veulent rien de fiable, ils viennent ici à cause des prix. C'est peut-être une ville assez pauvre...

- J'ai cru comprendre que des bandits "régnaient" dans cette ville.

Khan fut coupé par une fille qui venait sûrement pour acheter quelque chose. Kagura attendit que celui-ci est terminé avec elle, soit après lui avoir vendu des clous et prêté un marteau. Le marchand ambulant avait donc pris la décision de rester, sinon il ne ferait pas installer de forge pour son étal. La fille repartit rapidement en payant plus que ce qu'il ne fallait et laissa à nouveau Khan seul avec elle.

*Ainsi il va s'installer à Matsuura. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était plus installé dans une ville, c'est peut-être à cause de ça que je ne l'ai rattrapé que maintenant.*

- Tu n'arrêtes pas de faire des offres à tes clients, c'est normal qu'ils reviennent, mais tu vas finir par te ruiner à force de leur offrir des réductions. Tu te bases de nouveau sur la quantité vendue ?

La serveuse du Ryokan repartit avec sa commande en main ; Khan prit les 10 mons en la regardant partir et les rangea dans une de ses nombreuses bourses pour garder de la monnaie. Il remit alors toute son attention à Kagura pour continuer à discuter.

*Elle est vraiment bizarre c'est fille, parfois elle fait l'enfant et parfois on ne devinerait pas son âge. Mais maintenant que j'y pense, je ne le sais pas, son âge.*

- C'est la serveuse du restaurant où tu m'as retrouvé, tu t'en souviens ?

- Tu n'arrêtes pas de faire des offres à tes clients, c'est normal qu'ils reviennent, mais tu vas finir par te ruiner à force de leur offrir des réductions. Tu te bases de nouveau sur la quantité vendue ?

- C'est mon truc, je ne veux pas nourrir des porcs qui roulent sur l'or. Mais tu m'as parlé de bandits ? C'est quoi cette histoire ?

La serveuse n'allait pas tarder à revenir à l'étal pour y mettre son affiche d'après lui, il commença alors à prendre les planches d'une caisse et à réunir un certain groupe de planches de la même taille dans le but de construire un panneau.

- C'est la serveuse du restaurant où tu m'as retrouvé, tu t'en souviens ?

*Hum, il me semblait bien que je l'avais vue quelque part celle-là. Je n'y avais pas porté attention à cette fille, je ne m'en rappelais pas du tout. Il a dû profiter d'être à l'auberge pour commencer à faire parler de son étal je pense.*

- C'est mon truc, je ne veux pas nourrir des porcs qui roulent sur l'or. Mais tu m'as parlé de bandits ? C'est quoi cette histoire ?

- Parce que tu leur bottes peut-être le train quand ils viennent ici ?

Khan commençait à préparer quelque chose. Si c'était bien ce qu'elle pensait et que c'était en rapport avec la serveuse de l'auberge, cela devait être un futur panneau d'information car un autre truc de Khan était aussi d'écouter ses clients pour trouver des idées. Elle se rapprocha de lui pour parler.

- Des San'zokus, ou des nuls qui rackettent les gens de la ville. Seulement ils sont armés et sont beaucoup, du coup la police rame pour les arrêter. Mais on compte partir pour leur régler leur compte.

Les planches étaient lourdes mais solides et d'un excellent format pour un panneau. Il ne lui fallait plus que des pieds pour pouvoir le mettre debout, une fois construit. Comme son premier marteau n'était pas disponible, il en chercha un deuxième aussi destiné à la vente.

- Parce que tu leur bottes peut-être le train quand ils viennent ici ?

- J'expose volontairement des trucs de mauvaise qualité pour ne pas voir leur sale face ici. Les vrais articles sont toujours en arrière-boutique.

Il saisissa quelques clous qu'il pinça immédiatement avec la bouche pour avoir les mains libres, marteau posé sur le sol du côté de la tête. Il mit une planche dans l'autre sens des autres pour les fixer entre-elles à l'aide de clous.

- Des San'zokus, ou des nuls qui rackettent les gens de la ville. Seulement ils sont armés et sont beaucoup, du coup la police rame pour les arrêter. Mais on compte partir pour leur régler leur compte.

- "On" compte ?

- J'expose volontairement des trucs de mauvaise qualité pour ne pas voir leur sale face ici. Les vrais articles sont toujours en arrière-boutique.

Kagura fit un léger sourire en entendant cette réponse. Il était vrai que les clous exposés sur l'étal étaient rouillés et sales, le contraire de ceux du tonneau dont il avait pris un paquet pour le vendre à la serveuse. Khan se préparait déjà à faire de la bricole.

- "On" compte ?

- Une carotte samurai et un chien ninja veulent que je les aide pour combattre le chef des San'zokus. C'est à croire que personne ne peut se passer de moi...

Elle fit un moment la petite arrogante qui avait tout eu dans la vie et qui se ventait de rien, mettant la main sur le front et fermant les yeux d'épuisement. Elle refit alors un sourire et regarda du coin des yeux Khan qui visait un clou à frapper.

- Mais maintenant que j'y pense, je ne sais même pas quand je dois les rejoindre. Ils l'ont peut-être même déjà tué, mais peu importe, ça me fera des vacances.

- Une carotte samurai et un chien ninja veulent que je les aide pour combattre le chef des San'zokus. C'est à croire que personne ne peut se passer de moi...

- Hum ! Je n'aime ni les carottes, ni les chiens et je peux me passer de toi si ça peut te rassurer.

- Mais maintenant que j'y pense, je ne sais même pas quand je dois les rejoindre. Ils l'ont peut-être même déjà tué, mais peu importe, ça me fera des vacances.

Khan commença à planter le premier clou à même le sol, prenant pour seul support un flanc de la caisse en bois déjà abîmé. Il voulait quand même que le panneau d'information ait un minimum de classe et de tenue. Il en planta de suite un deuxième à côté du premier pour éviter que la planche de travers de bouge.

- Si le chef d'un grand réseau de bandit serait mort, on le saurait. Avec un peu de chance, c'est eux qui sont morts.

- Hum ! Je n'aime ni les carottes, ni les chiens et je peux me passer de toi si ça peut te rassurer.

*Ca, je le sais bien de toute façon. Inutile de faire une remarque là-dessus, ça ne ferait qu'envenimer la conversation. Le marteau me vengera, j'en suis certaine.*

Le marchand ambulant commença à planter les deux premiers clous sur une planche à angle droit sur une autre. Si c'était un panneau, il avait bien faire au moins un mètre carré de surface, plus grand que le flanc de la caisse dont il se servait de support. Les planches devaient provenir d'une autre caisse de son arrière-boutique plus grande.

- Si le chef d'un grand réseau de bandit serait mort, on le saurait. Avec un peu de chance, c'est eux qui sont morts.

- Je ne pense pas. Ce ne sont que des rustres qui se plaignaient de ne pas pouvoir se battre mais je pense qu'ils s'en sortiront si ce n'est pas déjà fait. C'est un panneau d'information que tu construis ?

Khan reprit à nouveau deux clous en les pinçant entre ses lèvres, en posa un plus loin que le premier et saisissa son marteau pour donner trois coups secs et plusieurs autres pour bien fixer le clou. Il mit enfin le quatrième avec le même rituel pour former un carré parfait de clous sur la planche à présent fixée correctement à l'autre.

- Oui, je ne veux pas que cette fille mette une affiche contre l'étal ou un mur de l'arrière-boutique. Et puis ce ne serait pas esthétique de ne mettre qu'un morceau de caisse pour ça.

Il tira les deux planches fixées du flanc de la caisse pour retirer les clous qui s'étaient enfoncés trop loin, reposa les planches avec les pointes des clous au vide ; il couperait les points dépassant plus tard. Il prit une autre planche, placée directement à côté de celle fixée et reprit deux clous.

- Tu as bien confiance en eux. Pourtant tu n'aimes pas les "chiens ninjas".

Il effectua les mêmes gestes pour fixer les deux premiers clous de la deuxième planche posée. Il leva en l'air son petit panneau encore en construction pour voir si tout tenait bien pour le moment et reprit deux clous pour continuer.

- Oui, je ne veux pas que cette fille mette une affiche contre l'étal ou un mur de l'arrière-boutique. Et puis ce ne serait pas esthétique de ne mettre qu'un morceau de caisse pour ça.

*Surtout avec la petite taille de ces caisses. Pour ce qui est de l'étal, un trou de plus ne risquerait pas de le rendre moins beau, on croirait qu'il va bientôt s'effondrer.*

Il avait accéléré le mouvement de construction de son panneau d'information. Certainement que dès qu'il avait trouvé la base, le reste n'était pour lui qu'un jeu d'enfant. On voyait là qu'il savait quand même se servir de ses mains, bien que gantées.

- Tu as bien confiance en eux. Pourtant tu n'aimes pas les "chiens ninjas".

- J'ai déjà pu le martyriser, un peu, donc je suis calme avec lui pour le moment.

Pour une fois qu'il faisait beau depuis qu'elle était arrivée en ville, le soleil tapait très fort et il y régnait une vague de chaleur dans les rues de la ville, et cela ne devait être que pire sur la route principale. Kagura tourna la tête vers Khan.

- Il doit faire chaud sous tout ce accoutrement, tu pourrais au moins retirer tes gants, je les ai déjà vues tes brûlures je ne vais pas te dévisager à cause d'elles.

Comme il ne voulait pas de décalage, Khan prit une nouvelle planche qu'il plaça à l'opposé de celle qui était à angle droit pour fixer l'autre bout des planches horizontales. Il la fixa de la même manière que son opposante avant de reprendre encore une nouvelle planche.

- J'ai déjà pu le martyriser, un peu, donc je suis calme avec lui pour le moment.

- Jusqu'à ce que tu le revoies.

- Il doit faire chaud sous tout ce accoutrement, tu pourrais au moins retirer tes gants, je les ai déjà vues tes brûlures je ne vais pas te dévisager à cause d'elles.

- J'ai l'habitude de la chaleur et je n'aime déjà pas les remarques sur elles. Et de toute façon, il peut toujours y avoir des clients, je ne veux pas les faire fuir.

Il fixa la troisième planche horizontale de la même manière que la première et la deuxième. Au rythme auquel il allait, son panneau d'information allait vite être achevé.

- Jusqu'à ce que tu le revoies.

*Possible, je m'ennuie tellement ces temps que je serais capable de l'emmerder rien que pour m'amuser. Mais le problème avec lui c'est qu'il m'énerve encore plus.*

- J'ai l'habitude de la chaleur et je n'aime déjà pas les remarques sur elles. Et de toute façon, il peut toujours y avoir des clients, je ne veux pas les faire fuir.

Khan avait recommencé son bricolage de plus bel. Kagura soupira, las, et mit une main sur le front en secouant la tête pour mimer une exaspération, bien que assez mal reproduite.

- C'est n'importe quoi. Juste parce que tu as de la viande grillée sur les bras tu ferais fuir les clients ? T'es parano' mon gars. Je suis sûre que le vendeur de tapis pas loin d'ici avec son bras en moins vend autant d'articles que toi. Mais lui ne se fout pas de protèse pour le cacher.

Pendant que Kagura lui parlait, il plaçait la quatrième planche avec l'aide de ses clous. Il ne devait plus qu'en falloir trois ou quatre autre pour terminer le panneau d'information, sans compter les piliers à ajouter qui serviraient de pieds. Il se leva brusquement et regarda Kagura.

- Tant mieux pour lui. Mais pour moi ce ne sont pas que de simples cicatrices, ce sont les preuves d'évènements que je ne veux pas oublier, et tu le sais.

Il disparut en arrière-boutique. Il fallait qu'il trouve des piliers pour faire les pieds de son panneau. Aucun objet dans ce style n'apparaissait dans sa liste d'articles, il allait devoir se résoudre à poser par terre son panneau d'information ou à trouver autre chose. Il revint à son étal, ne s'intéressant qu'à sa construction.

- Qu'est-ce que tu attends ici déjà ? Tu ne vas pas me regarder tout le temps faire ce panneau, si ?

- Tant mieux pour lui. Mais pour moi ce ne sont pas que de simples cicatrices, ce sont les preuves d'évènements que je ne veux pas oublier, et tu le sais.

- C'est les souvenirs de ces "évènements" qui te pourrissent la vie, imbécile.

Kagura n'avait pas eu le temps de terminer sa phrase qu'il était déjà retourné en arrière-boutique. Volontaire ou non, elle ne le savait pas. Ce qu'elle savait c'était que Khan vivait dans son propre monde, voulant fuir le présent et le futur ou plutôt, c'était ce qu'elle pensait savoir. Il revint à son était une minute plus tard.

- Qu'est-ce que tu attends ici déjà ? Tu ne vas pas me regarder tout le temps faire ce panneau, si ?

- Quelle gentillesse. Dis-moi en même temps que tu ne veux plus me voir parce que j'ai une sale tête. Ca ne changerait rien à ton sale caractère que tu ferais mieux d'améliorer.

Khan essayait tant bien que mal d'ignorer son interlocutrice qui commençait à déranger sa personne. Il pouvait très bien continuer de faire tourner son étal et terminer son panneau en même temps que de discuter avec un client, mais là, l'atmoshpère que lui avait apporté Kagura commençait à lui peser.

*En quoi je devrais lui répondre ? J'ai déjà dit tout ce qu'elle devait savoir, le reste n'a pas d'importance. Et si je me suis casser du village des Samas, c'est bien pour recommencer mon commerce pépère ailleurs !*

En même temps qu'elle continuait de lui parler, il tenait son panneau sans pilier dans ses mains, le tournant petit à petit en réfléchissant à l'emplacement qui lui irait le mieux.

- Quelle gentillesse. Dis-moi en même temps que tu ne veux plus me voir parce que j'ai une sale tête. Ca ne changerait rien à ton sale caractère que tu ferais mieux d'améliorer.

Il fit un tour complet à son panneau, fronça les sourcils et le posa, non délicatement, sur le sol. Il se tourna ensuite vers Kagura en levant les mains à hauteur du torse, grandes ouvertes.

- C'est bon ! Je t'ai entendu ! Je suis désolé de ce qui t'es arrivé, mais pour le moment, la seule chose qui me pourrisse la vie, ou plutôt ma motivation, c'est toi ! Alors s'il - te - plaît, laisse-moi tranquille ! Tes remarques ne m'intéressent pas !

Khan lui tourna le dos en croisant les bras, puis se dirigea sans raison encore une fois dans son arrière-boutique qui faisait en cet instant office de refuge.

Alors que le camelot était en train de s'énerver contre son interlocutrice, deux petites silouhettes apparurent à quelques mètres de la scène, observant celle-ci. Ce n'est qu'une fois le camelot partit et après quelques instants qu'elles s'approchèrent de la dernière personne présente à l'étal qui était Kagura.

- Les hommes sont si cruels.
- Ils ne savent rien du coeur des femmes.

A présent juste derrière Kagura, on pouvait reconnaître les deux jumelles qui avaient déjà fait leur apparation dans la salle des jeux face à Yusuke et Rikimaru. Elles étaient toujours habillées de la même manière, l'une avec un komon brun et l'autre avec un komon rouge foncé.

- Veux-tu qu'on le rende...
- ... plus bavard sur ses souvenirs ?

Kagura ne s'attendait pas à la réaction de son ancien ami. Celui-ci avait en effet un caractère peu souhaitable pour quelqu'un, mais la réaction qu'il venait d'avoir vis-à-vis de sa remarque lui semblait exagérée. Elle se contenta de le regarder rager en allant se réfugier dans son arrière-boutique.

*Espèce d'imbécile ! Si tous les camelots étaient comme toi, j'aimerais encore mieux vivre entourée de ninjas que de camelots !*

Evidemment, elle pensait ça sur le moment car elle n'allait pas mieux aimer les ninjas de sitôt. C'est alors qu'elle entendit des voix derrière elle qui la stoppa dans ses courtes pensées.

- Les hommes sont si cruels.
- Ils ne savent rien du coeur des femmes.

Elle se tourna rapidement et se retrouva nez-à-nez face à deux jeunes filles étant visiblement des sosies, et à voir leur grande ressemblance, on en devinait qu'il s'agissait de jumelles.

- Veux-tu qu'on le rende...
- ... plus bavard sur ses souvenirs ?

Elle était plutôt surprise de ce qu'elles venaient de dire. Ses deux personnes avaient en tout cas eu le culot d'écouter sa conversation avec le camelot alors que cela ne les regardaient pas du tout. Mais leur proposition la retint de partir directement sans leur adresser la parole.

- Qui êtes-vous ? Qu'entendez-vous par "le rendre plus bavard" ?!

Les deux jumelles se regardèrent après avoir tourné leur tête lentement, puis se sourirent d'une manière rappelant la moquerie. Elles fixèrent à nouveau un point vide à côté de Kagura avant de continuer de parler l'une après l'autre, en parfaite synchronisation.

- Nous vivons aussi avec des rustres.
- Nous savons à quel point cela est pénible.

- On appartient à un groupe qui connaît beaucoup de choses...
- ... dont l'histoire qui te concerne avec cet homme marchand.

- Si tu acceptes notre proposition...
- ... et que tu réalises quelque chose pour nous...
- ... nous te dirons tout ce que tu veux savoir.

Il était étrange de les regarder parler. On pourrait se croire en face d'un robot qui parlerait d'une seule traite mais qui changerait à chaque fois de canal audio, sans jamais prendre un peu d'air.

Kagura ne savait pas comment réagir face à elles. C'était oppressant de devoir écouter ces deux jeunes filles parler à tour de rôle sans même la regarder, comme si elles ne lui parlait pas en fait. Elle avait l'impression d'être en train de subir une sorte d'hypnose perturbant l'esprit, et se fut presque un soulagement lorsqu'elle se turent.

*Elles parlent comme des petites gâtées en plus, c'est vraiment stupide mais ça m'énèrve*.

- Si tu acceptes notre proposition...
- ... et que tu réalises quelque chose pour nous...
- ... nous te dirons tout ce que tu veux savoir.

- J'ai pas l'habitude de bosser pour des gens que je n'connais pas ! Déjà comment vous pourriez savoir quoi que ce soit sur cette "histoire", comme vous dîtes, je ne vous ai jamais vues. Et puis je n'vois même pas pourquoi je parle avec vous.

Elle se retourna de pied ferme des deux jeunes filles et commença à s'éloigner de l'étal à grands pas pour partir le plus vite possible de ces deux personnes étranges.

Les jumelles s'attendaient à ce type de réaction de la part de Kagura. Et c'était d'ailleurs quelque chose qu'elles avaient prévue. Une fois leur interlocutrice éloignée de quelques mètres, elles rièrent assez fort pour que toutes les personnes autour d'elles les entendent, et continuèrent de parler à leur point invisible.

- Nous savions que tu réagirais comme ça.
- Et c'est pour cela que tu ne pourras pas refuser.

Elles commencèrent à reculer à petits pas lents de l'étal, se rapprochant ainsi à petite vitesse du quartier où se trouvait la plupart des commerces où l'on pouvait miser de l'argent.

- Si tu souhaites savoir s'il l'a réellement assassiné...
- ... il faudra que tu nous suives sagement.

Les jumelles se retournèrent alors et se mirent à courir en direction de la salle de jeux d'où elles venaient, en riant encore de plus bel. Une sorte de manière pour indiquer à Kagura où elles allaient.

Kagura s'était juré de ne plus se retourner et encore moins de les écoutes, mais cette manière si étrange qu'elles avaient pour s'exprimer semblait l'ensorceler afin qu'elle ne puisse ignorer leurs paroles.

- Nous savions que tu réagirais comme ça.
- Et c'est pour cela que tu ne pourras pas refuser.

- Si tu souhaites savoir s'il l'a réellement assassiné...
- ... il faudra que tu nous suives sagement.

Leurs derniers dires l'avait fait s'arrêter net de son pas de marche. Mais le temps qu'elle se retourne pour les questionner elle les voyait déjà partir de l'étal. Elle se mit alors à les suivre en essayant de les rattraper.

- Eh ! Comment vous savez ça ?! Arrêtez-vous !

Les suivre sagement allait être difficile, elle courrait nettement plus vite qu'elle même lorsqu'elle pensait qu'elle allait tomber en courant à une telle vitesse. Elle les vit arriver dans un bâtiment, mais elle en était encore loin.

[> Commerces et Restaurants : La salle de jeu]