Système hiérarchique à l'époque Edo
Bien que la notion de caste ne s'applique pas au Japon, la période Edo (Edo jidai) a vu l'apparition d'un système hiérarchique confucéen de classification des individus par rapport à leurs origines sociales et leurs métiers (minbun seido). Ce système était avant tout un système moral, il n'entrait que peu en considération dans la vie de tous les jours. Cependant, il a une importance considérable et imprègne encore aujourd'hui la culture du Japon.
BushiAu sommet de la hiérarchie se trouve la classe des guerriers. Elle comprend les shoguns, les samouraïs et leurs entourages. Ils reçoivent une éducation guerrière et lettrée. Cette classe a droit de vie et de mort sur l'ensemble des autres classes.
DaimyoLes familles de bushi possédant le plus de terres étaient nommés les daimyo. Ces grands seigneurs étaient les plus nobles, après le shogun. Quand un japonais inférieur croisait un daimyo sur une route, il devait en sortir et se mettre à genoux pour le laisser passer.
Shimpan daimyô
Ce sont les familles de daimyo étroitement apparentées à la famille Tokugawa, les plus influents et les plus puissants.
Fudai daimyô
Ce sont les familles de daimyo qui se sont ralliées aux Tokugawa avant 1603. Cette caste puissante et nombreuse occupait généralement les hautes fonctions du bakufu.
Tozama daimyô
Ce sont les familles de daimyo qui se sont ralliées aux Tokugawa après 1603. Cette caste un peu éloignée du pouvoir va néanmoins jouer un rôle prépondérant dans la révolution Meiji.
SamouraïCe sont les bushi possédant le moins de terre. Ils sont fortement liés à des seigneurs, et, s'il arrive à malheur à leur maître, ils doivent se faire seppuku. Ceux qui ne le font pas sont destitués et deviennent des rônin (samouraï sans maître).
Hatamoto
Ces samouraïs ont comme maître le shogun. Ce sont de fidèles serviteurs du bakufu.
Samouraï des daimyô
Ces samouraï ont pour maître un daimyô, ils se doivent donc d'obéir d'abord au daimyô, parfois avant le shogun. C'est cette faiblesse de pouvoir du shogun qui provoquera sa perte.
NôminVient ensuite la classe des paysans (nômin). Elle comprend une minorité de grands propriétaires terriens et une majorité de paysans souvent très pauvres. La raison de leur classement en haut de la hiérarchie, ainsi que la position des autres classes, vient en grande partie de l'importance que les Japonais accordaient à ceux qui « créent ». Les fermiers sont ceux qui créent la matière qui permet de vivre, c'est-à-dire la nourriture.
KôgyôAprès ceux qui « créent », viennent ceux qui « transforment », c'est-à-dire les artisans (kôgyô).
ShôninEn bas de la hiérarchie, viennent ceux qui vivent sans « créer », c'est-à-dire les marchands (shônin). Pour les Japonais de l'époque Edo, l'argent est quelque chose de sale, un mal malgré tout utile et ceux qui en vivent ne méritent pas de faveur. Cependant, le décalage entre la théorie et la pratique est des plus flagrants pour cette classe. En effet, les riches marchands avaient bien plus de prérogatives que les pauvres paysans.
BurakuminLes bouchers, les tanneurs et d'une manière plus générale toutes les personnes pratiquant une activité liée à la mort faisaient partie de la classe des parias (eta) ceci en raison des prèjugés bouddhiques de l'époque. Ce terme très péjoratif fut redéfini récemment sous le terme plus neutre de burakumin. Contrairement aux autres classes, même à la pire (voir Hinin ou eta-hinin, littéralement les «très sales»), les burakumin naissaient burakumin et ne pouvaient espérer changer de groupe. Malgré l'abolition officielle du statut de paria en 1871, les discriminations dont ils furent l'objet n'ont pas totalement disparu et certaines couches de la population japonaise moderne ne marieraient pas leurs enfants avec un membre d'une famille dont la lignée comprendrait un burakumin. Certains propriétaires immobiliers (en refusant de louer) ou certaines entreprises (en payant moins) pratiquent la ségrégation envers les burakumin. Aujourd'hui, la communauté burakumin compte plus de deux millions de personnes, dispersées dans plusieurs ghettos d'Osaka ou de Kyoto.
HininSi les burakumin étaient en marge de la société, il existait une classe qui en était totalement exclue, les « non-humains » (Hinin). C'est la classe sociale de ce qu'on appelle péjorativement les « déchets de la société », c'est-à-dire les criminels et les mendiants. Mais, contrairement aux burakumin, ils avaient l'espoir, avec beaucoup de chance, de pouvoir réintégrer la société.
Source : Wikipedia