Le marchand ambulant

Un vent soufflant la terre sèche sur les pavés, du foin volant dans les airs en effleurant contre les murs de bois des habitations. La rue était plus calme que prévue, néanmoins le nombre de passants semblait idéal. Khan n'avait pas encore d'étal pour lui, mais cela n'empêchait pas de commencer à faire quelques affaires. Toutefois, alors qu'il avait cette idée en tête, il vit un étal abandonné sur lequel se trouvait une affiche : "à vendre". Il resta devant celle-ci, perplexe.

- Bon... à vendre... mais à qui ? Il n'y a pas de références ! C'est qui le malin qui a fait ça ?

Evidemment, aucune maison d'habitation en face de l'étal, ce qui aurait pu "dire" que l'offreur y habitait, mais elle se trouvait en face d'une baraque à cadenas fichu. Et lorsqu'il regarda à l'intérieur, c'était vide. Il posa son sac derrière l'étal, réfléchit quelques instants et entra dans le bâtiment quasiment collé à l'étal.

* Bon, personne n'est là, et l'affiche est à moitié déchirée. Ca m'a bien l'air d'être abandonné. Je vais m'y installer, et si je croise celui qui vendait cet étal, je lui acheterai, comme ça il n'y aura plus de problème. En attendant, je vais un peu squatter ! *

Il posa son sac dans l'étal, détacha la faux de celui-ci pour l'emporter avec lui et sortit un cadenas d'une poche du sac, en meilleur état que l'ancien. Une fois sortit du bâtiment, il mis le cadenas et commença à épousseter l'étal en ayant d'abord posé sa faux sur la porte, juste à côté du cadena fraîchement installé.

> Hotels et Auberges

(après quelques heures de l'installation de Khan...)

Une grande rue où quelques vendeurs étaient installés, il n'y avait pas beaucoup de monde. Rikimaru ne voulait pas mettre trop d'argent a ce qu'il allait acheter. Il vit une installation d'un homme, et décida de lui demander s'il avait un peu de nourriture à vendre.
Rikimaru s'approcha du stand et s'adressa directement à l'homme qui attendait patiemment l'arrivée d'un client:

-Bonjour, je souhaiterai acheter de la nourriture. J'aimerai avoir un peu de poissons, et une gourde d'eau s'il vous plaît.

Depuis qu'il avait plus ou moins nettoyé l'étal, les passants avaient diminué d'une manière significative. Il commençait un peu à comprendre pourquoi cet endroit fut abandonné : autre heure que midi ou le soir à l'heure de la fin des travaux, peu de gens passaient. Mais cela ne le motiva qu'encore plus à changer les habitudes des passants !

Quelques heures étaient passées, il avait juste eu le temps de mettre en place les affaires principales de son sac dans l'arrière-boutique, quelques autres objets sur l'étal pour décorer et d'aller chercher quelques ventes classiques comme de l'eau ou des friandises. L'étal était toutefois bien situé, séparé d'à peine un mètre de la porte de l'arrière-boutique.

Il était pensif, il eut l'impression qu'aujourd'hui ne serait pas le début. Mais il fut tiré de cette pensée lorsqu'il vit un homme, habillé en samouraï qui en était sûrement un d'ailleurs, s'approcher de lui. Khan lui sourit et attendit sa requête.

- Bonjour, je souhaiterai acheter de la nourriture. J'aimerai avoir un peu de poissons, et une gourde d'eau s'il vous plaît.

- Mais bien sûr, Monsieur ! Toutefois, je ne possède pas encore de poisson, je veux garantir de la fraîcheur pour mes clients. En revanche, je possède des viandes de boeux et de volailles sechées, si cela pourrait compenser vos désirs.

Il jeta un bref coup d'oeil sur l'homme et par la même occasion à sa ceinture, constatant bien qu'il possédait un sabre. Son client semblait assez neutre et calme, il ne sera pas facile de marchander avec car il semblait juste vouloir ce qu'il avait besoin. Mais son métier, c'était de lui donner besoin ce dont il n'avait pas besoin !

Rikimaru écoutait le marchand.

-Bien, donnez moi un peu de boeuf,... et une gourde s'il vous plaît, le tout pour combien ?

Rikimaru pris sa petite poche avec les ryo et attendit la réponse du commerçant, pour sortir l'argent nécessaire. Il ne savait pas si c'était trop imprudent de poser une question sans connaître la personne. Il verrai...

Il joigna les mains, écoutant attentivement le samouraï et se baissa poliment lorsque celui-ci fit son choix. Il fallait alors qu'il aille en arrière-boutique, la nourriture ne valait mieux pas être exposée en étal, sous risque de les voir partir à cause d'un animal ou autre.

- J'apporte votre commande de suite. L'eau potable est offerte, ce qui vous fera 2 mons pour la gourde et 3 mons par lambeau moyen de boeuf séché. Puis-je vous proposer de jeter un coup d'oeil sur mes articles spécialement conçus pour l'entretien des sabres ? J'ai également quelques aiguisoirs assez efficace.

Il fit quelques signes de main pour lui indiquer où se trouvait tous les articles proposés en espérant qu'il y jette un quelconque oeil intéressé, le temps qu'il parte chercher la nourriture et la gourde, ce qu'il alla exécuter. Il remplit une gourde de tissus d'environ 3 litres d'eau et apporté 5 lambeaux de viande séchée, chacun d'environ la masse d'un bras, déjà pour lui montrer son achat.

- Voici votre commande. C'est une gourde en tissus, j'en ai également en fer mais elles sont moins grandes et plus chères, si vous en désirez, je peux vous en apporter une de suite. Combien désirez-vous de lambeaux ?

Rikimaru attendait que le commerçant arrive avec les articlesdont il avait demandé, regarda les sabres et les aiguisoirs.

- Voici votre commande. C'est une gourde en tissus, j'en ai également en fer mais elles sont moins grandes et plus chères, si vous en désirez, je peux vous en apporter une de suite. Combien désirez-vous de lambeaux ?

-Avec deux lambeaux, ça me suffira amplement. Merci.

Il sortit l'argent et les tendit au commerçant en souriant.

-Ca fait longtemps que vous êtes ici ?

Il lui rendit son sourire en enroulant deux lambeaux de viandes sechées dans une sorte d'enveloppe fine, puis les tendit en même temps que la gourde pleine en prenant l'argent de l'autre main. Il déposa les articles juste en face du samouraï. Cela était sa première affaire en ville, il espérait que cette fois-ci, elles reprendraient de plus belle.

- Merci beaucoup. En fait non, je ne suis dans ce village depuis à peine une demie journée. Mais cela ne m'a pas empêché de déjà voir un homme flotter dans l'eau du canal sous le pont !

Il sourit un peu plus en repensant à la scène qu'il avait vécu sur le pont, scène qui l'avait un peu intrigué au début, ne sachant s'il était vivant ou non. Khan était un peu déçu qu'il ne veuille rien d'autre, mais il ne pouvait pas forcer, surtout que c'était son premier client, il ne voulait pas faire une mauvaise influence dès le début.

- Seriez-vous un garde de la ville ? Vous en avez la carrure en tout cas.

Rikimaru écoutait maintenant très attentivement le commerçant.
- Seriez-vous un garde de la ville ? Vous en avez la carrure en tout cas.

-Oui je le suis... enfin en partie.

Decidant de lui demander des informations sur les San'zoku, meme si il était au village depuis peu, vu qu'il trouvait ce personnage ouvert.
Mais, décidant de ne pas trop brusquer les choses, commence par dire:

-Et sinon, pensez vous rester longtemps par ici, car je suis arrivé hier matin, je suis dans une auberge non loin d'ici. Si vous restez ici je saurai votre client habituel.

Il ne comprit pas très bien pourquoi il dit qu'il ne l'était qu'en partie, sans doute était-il spécialisé dans un domaine. Quoiqu'il en soit, il prononça une phrase qui plut tout de suite à Khan, cela ne pouvait pas tomber. Il hésitait à rester dans cette ville, il faut dire qu'elle ne lui avait pas donné une bonne impression à son entrée, mais si un client reviendrait régulièrement, cela lui permetterait de maintenir un tant soi peu l'étal en attendant d'autres clients potentiels.

- J'avais prévu de m'installer dans une ville plus longtemps que d'habitude, je pense que ce sera celle-ci. Je commence un peu à fatiguer avec ces voyages, voyez-vous. Cela me permettera de trouver des marchandises plus intéressantes.

Il s'appuya sur l'étal, plus personne ne viendrait à son magasin maintenant que le soit venait, la nuit le suivant inévitablement. Autant discuter avec son client tant qu'il en avait le désire, cela ne pouvait lui faire que du bien après tout, de discuter un peu.

- Vous pourrez également me demander des articles non-présents ici si vous le désirez. Si je sais que vous viendrez régulièrement, je sais également que je pourrai mettre vos commandes en réserve pour le prochain jour que vous viendriez.

"Ca marche. J'irai surtout acheter des articles en rapport avec les armes. Avez vous des objets d'entretiens d'armes, a part les aiguisoirs, car cela m'interesserait....?"

Rikimaru décida, que juste avant de partir, il lui demanderaides informations sur les san'zoku. Pourquoi ne pas essayer ? Il attendit la réponse du commerçant pour enchainer sur le sujet des san'zoku.

Voilà donc la bonne nouvelle de la journée, et par la même occasion du mois. Il allait pouvoir s'installer ici encore quelques temps, à moins bien sûr que l'ancien propriétaire de l'étal ne l'expulse à coups de pied au derrière. Sous la demande du samouraï, il retourna dans l'arrière-boutique chercher des objets qui pourraient l'intéresser. Il effectuait à chaque le même rituel pour aller en arrière-boutique : il ouvrait la porte, la maintenait ouverte à l'aide de sa faux et garder un oeil sur ce qui se passait à l'extérieur, puis ressortait en refermant la porte et en posant la faux à proximité.

- Voilà déjà quelques choix que je vous propose, Monsieur, une huile nettoyante pour les lames en métaux : elle contient un anti-rouille et une fois essuyée, la lame glisse dans le fourreau. J'ai également quelques brosses à taille adaptée, afin de nettoyer les gravures des sabres, mais le vôtre ne semble pas en avoir... je propose également plusieurs "services", dont de forgeage, mais une fois que j'aurai obtenu le matériel nécessaire.

Il déposa sur l'étal les articles qu'il venait de décrire, c'est-à-dire l'huile et les petites brosses. Il avait plutôt du bazar de type ménagerie, comme des casseroles ou des balais, il était moins difficile de passer les frontières qu'avec du matériel pour les armes. Mais maintenant qu'il allait s'installer, il allait pouvoir se permettre de se procurer de quoi vendre dans le domaine.

- L'huile coûte 4 mons la fiole d'un décilitre et 4 mons le lot de deux brosses. Pour ce qui est des commandes, il y aura toujours un "supplément" pour le transport du matériel.

-D'accord merci bien, pour l'instant je n'en ai pas besoin. Peut être bientot !

Et Rikimaru repensait aux san'zoku, il faut qu'il leur donne une bonne leçon. Mais d'abord, savoir si ils sont très dangereux, ou plutôt respectés.

-Et...connaissez vous les san'zoku de cette ville ? J'ai besoin d'informations sur eux.

Rikimaru attendait impatiemment la réponse du commerçant, désireux à l'envie de savoir qui ils sont vraiment.

L'homme ne voulant pas acheter de suite ses produits, Khan les déposa sur l'étal de côté, pour continuer d'écouter ses dires. Il était étrange que son tout premier client soi ainsi, en général ce genre de personne ne venait que lorsque le magasin fonctionnait déjà un peu. Et si c'était un inspecteur déguisé en samouraï ? C'était ce que se demandait Khan au bout d'un moment, à défaut de ne pas savoir précisement qui il était.

La question que l'homme lui posa l'intriga bien plus que de savoir si c'était un inspecteur : qui était les San'zokus. Il n'était jamais venu dans cette ville auparavant, il était originaire d'occident et n'était au Japon que depuis quelques années. Cependant, les bouches-à-oreilles peuvent aller très loin, et ce du plus grand Daimyo au plus petit des marchands.

- Les San'zokus... Oui, ça me dit quelque chose. Je ne sais pas s'ils sont de cette ville, mais j'ai déjà entendu des choses sur ce groupe. Ce ne sont que des brigands de bas étages, de petits voyous quoi. Mais j'ai également entendu qu'ils étaient "capables" d'être dangereux, et ils ne se contentent pas de vols. M'enfin, il y a plus méchant que ça, mais il vaudrait mieux que vous les évitiez. La police ne les recherche pas pour rien.

Il commença à rassembler ses affaires au centre de l'étal, la nuit tombait petit à petit, il n'y aurait plus de clients potentiels à cette heure-ci. Il prépara déjà le cadenas de l'arrière-boutique, le samouraï ne devrait plus rester très longtemps d'après lui.

-Merci beaucoup de m'avoir aidé. Je vous laisse a présent.
Au revoir !


Sur ces mots Rikimaru partit rejoindre son appartement.

[> Hôtels et Auberges: Une auberge....]

Le samouraï était parti, après l'avoir remercié de ces piètres informations. Mais si cela le suffisait tant mieux, Khan ne voulait surtout pas qu'un nouveau client se fasse tuer par de petits brigands qui eux, le pilleraient. Il n'y avait presque plus personne, le soleil se faisait discret, plus de clients pour aujourd'hui. Mais Khan était épuisé, cela allait bientôt faire 24 heures qu'il n'avais pas fermer l'oeil, lui qui était un grand dormeur.

Il amassa toutes ses expositions de marchandises, ouvrit la porte de l'arrière-boutique et embarqua sa faux au passage. Une fois à l'intérieur, il ferma la porte, posa ses affaires sur une vieille caisse en bois et s'installa sur un tapis épais qui lui faisait office de lit depuis plusieurs mois. Mais pour une fois, il eut une étrange envie, se promener un peu avant de dormir. Il avait sans doute perdu l'habitude d'être dans une maison, à force de dormir dehors. Il réouvrit la porte en prenant sa faux, la referma derrière lui avec le cadenas et commença à s'aventurer dans cette même rue.

*Plutôt calme cette ville pour le moment, j'espère qu'il y aura plus de clients demain.*

Soudain, une étrange odeur entra dans la rue. En fait, il n'y avait que lui qui la sentait. C'était de la nourriture, évidemment, provenant d'une auberge non loin de l'endroit. Il suivit alors les "paroles" de son estomac, et en fin de compte sa petite balade pour s'aérer l'esprit allait se transformer en une quête de nourriture.

[> Commerces et restaurants : Ryokan]